La Dalmatie centrale Trogir Pour la deuxième partie de notre voyage en Croatie, nous avons choisi comme point de chute Trogir sur la côte Dalmate, et plus précisément le camping Vranjica Belvedere à Seget Donji. Le camping bénéficie d'une magnifique vue sur la mer et les îles avoisinantes grâce à son aménagement en terrasses. L'endroit idéal pour se relaxer après une journée de visite ou tout simplement ne rien faire les jours où il fait trop chaud pour bouger... Ci-dessous quelques vues prises de notre camping... et la chance d'assister à un très beau phénomène naturel : une pluie d'orage s'abat sur les îles à l'horizon... Trogir La cité médiévale de Trogir est notre première visite sur la côte dalmate. Posée sur un îlot, la cité est classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Ses étroites ruelles pavées, bordées de hautes maisons de pierre blanche, et ses quais où s'amarrent les bâteaux gardent l'atmosphère d'un autre temps et beaucoup de charme. Mais surtout, elle possède l'un des joyaux du patrimoine sacré de Croatie, sa somptueuse cathédrale romane. Ci-dessous, vue sur les quais envahis par les yachts de luxe... et sur la canal Trogirski et son pont reliant la vieille ville à la terre ferme. Le portail occidental de la cathédrale Saint Laurent, abrité sous le vaste porche qui mène au campanile et au baptistère, est le joyau du sanctuaire, sculpté à partir de 1240 par Radovan avec une incroyable richesse de détails. Au sommet, une niche abrite la statue de Saint Laurent portant le gril de son martyre. L'ascension du campanile de la cathédrale à 47m de hauteur offre un beau panorama sur la tour d'horloge (place Ivana Pavla II), les toits de la ville et plus loin l'île de Ciovo. Zadar et Nin A 125 km à l'ouest de Trogir, près de Zadar, se trouve la minuscule cité médiévale de Nin, bâtie sur un îlot au coeur de l'une des innombrables rades et lagunes abritées que compte la côte des environs de Zadar. Durant l'Antiquité, ce fut une véritable pette cité romaine, un port très actif nommé Aenona. Ci-dessous, vestiges romains et vue sur le plus bel édifice du village, la ravissante Eglise Sainte Croix, la plus ancienne église paléochrétienne de Croatie (9ème siècle). Le quai de Nin, ses vieux pontons et ses rangées de barques de pêcheur traditionnelles en bois peint bleu ou vert... Zadar A 15 km au sud-est de Nin, nous découvrons la plus septentrionale des grandes villes fortifiées de Dalmatie : Zadar. A l'entrée de la ville, le petit port de Fosa, devant la porte de Terre-Ferme. L'Eglise Saint Donat est l'un des monuments les plus célèbres de Croatie et l'emblème de Zadar. Elle date du début du 9ème siècle. Son style est un mélange des premières églises carolingiennes et des sanctuaires byzantins. L'évêque Donat, à qui elle est consacrée, était un diplomate en relation avec la cour de Charlemagne et avec celle de Byzance.. L'église a été construite sur les vestiges du forum romain. On est frappé par la hauteur de l'édifice et par son allure compacte. A la base on voit nettement les fragments de colonnes, frontons et corniches romains, récupérés sur le forum et utilisés pour les fondations. A droite, le campanile de la cathédrale Sainte Anastasie. Le marché de Zadar, l'un des plus pittoresques de Dalmatie, est connu pour la qualité de ses primeurs, car Zadar est entourée d'une plaine très fertile. On y trouve entre autre l'huile d'olive pressée à la maison, conditionnée dans des bouteilles plastique de "récupération"... Split Split n'est qu'à une trentaine de kilomètres de Trogir, notre port d'attache. La Riva, c'est sous ce nom que les Splitois désignent la promenade du front de mer. Ci-dessous ancienne façade du palais de Dioclétien et vue sur Split du quai de la Renaissance-Nationale-Croate.
Une petite balade sur les sentiers sillonnant la crête de la colline boisée du Marjan qui surplombe Split offre des vues imprenables sur la ville. Sibenik Sur la route "magistrale" reliant Split à Sibenik, ne manquez pas de vous arrêter pour profiter de la magnifique vue sur la presqu'île de Primosten, station balnéaire réputée, célèbre pour son vin. La jolie ville de Sibenik se visite surtout pour sa cathédrale, mais aussi pour son centre médiéval pittoresque et escarpé, silloné de ruelles pavées et d'escaliers, et dominé par une imposante forteresse. La forteresse Saint Michel domine la mer de 70m, elle fait partie du dispositif de protection construit dès le Moyen Âge. De là-haut, la vue est splendide sur toute la ville, avec la cathédrale et la rade. La Cathédrale Saint Jacques est considérée comme un chef d'oeuvre architectural, elle a mobilisé les talents des deux plus grands artistes de Dalmatie : Georges le Dalmate et son élève Nicolas le Florentin. Sa construction s'est étalée entre 1431 et 1536. Ci-dessous, détail de la toiture avec Saint Michel terrassant le dragon (par Nicolas le Florentin), et détails de la frise qui court à mi-hauteur du chevet de la cathédrale: 72 personnages aux expressions étonnamment vivantes et aux types physiques, coiffures et costumes variés : autant d'instantanés de l'époque de la construction, le photomaton de l'époque! Petit clin d'oeil aux lions de Venise encadrant le portail de la façade Nord. Pas très ressemblant... l'artiste n'avait certainement jamais rencontré de lion! Flânerie dans le dédale de ruelles entourant la cathédrale. Autour de la rue du Roi-Tomislav, nous apercevons en bas d'un mur de petites cavités circulaires, dont la première est marquée amor di cani : il s'agit d'abreuvoirs que l'on remplissait d'eau pour les chiens au Moyen Âge. Île de Brac Pour visiter l'île de Brac, nous empruntons un ferry de Split à Supetar, soit environ 50 minutes de traversée. L'île de Brac est célèbre pour ses carrières de pierre blanche, qui ont fait sa renommée depuis l'Antiquité. Le sous-sol de Brac est constitué d'un calcaire d'une blancheur immaculée. Depuis le palais de Dioclétien, à Split, jusqu'à la Maison-Blanche de Washington, en passant par nombre de grandes capitales, ses blocs blancs et lisses ont servi aux édifices les plus ambitieux. Supetar est le port d'arrivée des ferries. Il s'organise autour d'un joli bassin carré bordé de palmiers. Nous quittons Supetar en longeant la côte vers Sutivan, petit port de charme. Puis direction le sud avec le village de Lozisca. Depuis la route, c'est son clocher à bulbe d'oignon qui arrête le regard. Ce pittoresque village accroché à un canyon rocailleux piqué de cyprès s'est en effet doté de cet appendice surdimensionné pour rivaliser avec les paroisses voisines. Il est réalisé en pierre de Brac. Toujours plus au sud, nous atteignons la crique de Murvica, où nous nous offrons quelques heures de détente dans les eaux bleu turquoise de l'Adriatique... Sur la route longeant la côte Sud de l'île et menant à Bol, nous profitons de très jolies vues sur la célèbre plage de Zlatni Rat. Il s'agit d'une avancée d'une langue de galets qui s'enfonce dans une eau d'une rare clarté. On traduit son nom par "corne d'or" ou "cap d'or". Sa forme n'est jamais totalement la même, affectée par les vents et les courants. A 30 km de Bol, en direction de Supetar, nous faisons un arrêt à Vidova Gora. Le plus haut sommet de l'île est un large promontoire qui culmine à 778 mètres. Il surplombe le village en contrebas et offre un panorama impressionant sur Zlatni Rat et les îles de Hvar et Vis. Nous dégusterons des grillades sur la terrasse de la konoba et profiterons ainsi du coucher de soleil, avant de reprendre la route vers Supetar pour rejoindre la terre ferme. Parc National de la Krka Le Parc National de la Krka, ce sont de hautes collines rocailleuses qui se resserrent en étroits défilés dans lesquels se précipite une rivière tumultueuse. C'est une végétation luxuriante encadrant des successions de chutes d'eau que suivent, sous les arbres, de jolis pontons de bois, de vieux moulins... La Krka prend sa source au pied du mont Dinara, le plus élevé de Croatie, au nord-est de Knin, aux confins de la Bosnie-Herzégovine. Son cours, long d'environ 72 km, a creusé de profondes gorges dans le massif karstique. Durant sa course, la rivière s'est chargée de sédiments calcaires, qui, en se déposant dans les irrégularités du terrain et en s'agglutinant avec la végétation aquatique, ont formé des barrières de travertin. L'eau ainsi retenue franchit les barrières en cascades. Sur la Krka, sept séries de ces barrières de travertin provoquent des successions de chutes d'eau. Sur une distance de 800m et un dénivelé de 45,70m, la Krka dévale 17 paliers naturels. Aux chutes de Skradinski Buk, l'eau s'écoule en grondant dans un fin brouillard de gouttelettes. La moyenne de débit à cette endroit est de 55000 litres par seconde. Dommage à notre avis, contrairement au parc national des lacs de Plitvice, la baignade est autorisée en bas des dernières chutes, où le plan d'eau s'élargit et s'assagit.... En pleine saison, l'invasion de touristes, pour certains peu respectueux de l'environnement et de la beauté et fragilité de cet écosystème, fait peine à voir...
Pour rejoindre l'île de Hvar, les ferries effectuent la liaison Split-Stari Grad en 1h40. Nous commençons la découverte de l'île par la côte Nord. Direction Vrboska, un petit port qui s'ordonne autour d'un étroit bras de mer enjambé par trois ponts. Un peu plus loin, nous nous arrêtons dans le port de Jelsa, abrité dans une baie étroite, aux abords boisés. L'église Saint Jean adopte un plan octogonal inhabituel. En descendant vers le village de Sveta Nedjelja sur la côte sud, nous empruntons l'étroit tunnel de Pitve. Sveta Nedjelja est blotti au pied du plus haut sommet de l'île (Sv. Nikola, 628m). Le village est situé sur la côte sud de l'île, qui produit aujourd'hui les meilleurs vins rouges de Croatie, au pied de la crête rocheuse, autour des villages de Zavala et d'Ivan Dolac, situés un peu plus à l'est. Nous rejoignons enfin la ville de Hvar, située au fond d'une baie gardée par l'archipel des îles Pakleni. En été, les quais ne sont qu'un alignement de yachts de luxe et de terrasses de café, autant d'endroits où voir et être vu... De nombreux palais patriciens ponctuent les ruelles de la ville, à découvrir en flânant. Curieusement, le palais Hektorovic, le plus emblématique, ne fut jamais achevé mais ses façades de style gothique tardif racontent l'âge d'or de la ville (15ème siècle). Ci-dessous à gauche, vue sur la place Sv. Stjepan et la Mandrac (petit bassin). A droite, au fond, on aperçoit l'hôtel Palace, dont la partie inférieure intègre ce qui reste de l'ancien palais du Recteur de la ville. Nous nous attaquons à l'ascension vers la forteresse espagnole. Le sentier monte entre les agaves, au-dessus de la ville haute, permettant de découvrir au passage les portes de l'ancienne cité. Erigée au 16ème siècle, avec l'aide d'ingénieurs espagnols (d'où son nom), elle remplaça des fortifications illyriennes, antérieures à l'occupation grecque. Pour terminer cette journée bien chargée, nous nous offrons une pause rafraîchissante sur la plage de Dubovica, sur la côte sud de l'île. Autour d'une adorable plage de petits galets, Dubovica est un minuscule hameau avec son manoir, sa chapelle et ses quelques maisons de pêcheurs... Kastela et Salona A quelques kilomètres à l'est de Trogir, il est également intéressant de découvrir Kastela. Durant l'âge d'or de la domination vénitienne, entre le 15ème et le 16ème siècle, les riches familles de Split se faisaient construire des palais d'été (kastel) le long du rivage, au fond de la baie. Sept manoirs s'égrenaient ainsi entre Split et Trogir. Peu à peu des villages se sont constitués autour, chacun prenant le nom de son castel : Kastel Gomilica, Luksic, Stafilic... Un peu plus loin, il est possible de visiter les ruines de la ville romaine de Salona (Solin). Initialement port de la tribu des Dalmates, Salona devient une grande ville sous César. Comme ce fut le cas pour toutes les colonies, la ville suit le modèle romain et est gardée par des légions. Outre les nombreux bâtiments administratifs et privés, elle possède un forum, des thermes, un théâtre, un amphithéâtre, des temples, un aqueduc, un système d'adduction d'eau et des remparts... Pour les amateurs de vieilles ruines! |
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